Ô! Lit - Terre - Rature

Ô! Lit - Terre - Rature
Illustration : Sarah Hoscheit

jeudi 13 février 2014

Laissez-moi rêver...



« Ceux qui rêvent éveillés ont conscience de mille choses qui échappent à ceux qui ne rêvent qu’endormis.  »

Edgar Allan Poe


mercredi 5 février 2014

Au plaisir de lire...

«La vraie lecture commence quand on ne lit plus seulement pour se distraire et se fuir, mais pour se trouver»
Julien Guéhenno

samedi 1 février 2014

La maison du scorpion


1. Biographie de l'auteure

Nancy Farmer est née le 7 juillet 1941 à Phoenix dans l'état d'Arizona, aux États-Unis. Elle est écrivaine de livres pour la jeunesse. Elle a écrit trois livres d'honneur Newbery et a gagné en 2002 le National Book Award pour la littérature de jeunesse, pour La Maison du Scorpion, publié par Livres Atheneum.

Elle a obtenu son BA à Reed College en 1963 et a fait plus tard des études de chimie et d'entomologie à l'Université de Californie, à Berkeley. Elle s'est enrôlée dans le Corps de la Paix, puis a travaillé au Mozambique et en Zimbabwe, où elle a étudié les méthodes biologiques de contrôle de la mouche tsé-tsé. Elle a rencontré son futur mari, Harold Farmer, à l'Université de Rhodésie. Après une semaine de fréquentation, les deux amants décident de se marier. Nancy Farmer vit actuellement dans les montagnes Chiricahua de l'Arizona avec son mari. Ils ont un fils, Daniel. Elle a réalisé plusieurs romans, nouvelles et albums, dont très peu sont traduits en français. 

2. Mon avis

Dans un avenir assez proche, les travailleurs sont obligés de travailler dans des champs de pavot d'héroïne. Les humains sont clonés ou sont élevés dans le but de préserver leurs organes pour permettre aux riches et aux puissants de prolonger leur vieille vie. L'Opium est le seul endroit que Matt Alacràn connait. Élevé dans une maison au milieu des champs de pavot, il ne réalise pas de suite qu'il est un clone. Jusqu'au jour, où il découvre un tatouage révélateur sur son pied :  Propriété du domaine d'Alacràn...

Dans son livre La Maison du Scorpion, Nancy Farmer définit sa vision dystopique dans un nouveau pays appelé Opium, situé entre le Mexique et les États-Unis. Celui-ci est contrôlé d'une main de fer par le dictateur de la drogue «El Patron», un vieillard venimeux. J'adore les utopies et les dystopies. Elles nous permettent de prendre du recul et de pouvoir critiquer notre société actuelle afin d'imaginer le pire ou le meilleur des mondes pour l'avenir.



L'esprit science-fiction et les notions d'avertissement et d'anticipation attirent les adolescents qui se questionnent et cela fonctionne également pour les adultes qui se raisonnent... La cause du succès des dystopies est pour moi la preuve que nous vivons dans un monde inquiet qui a envie de changements. Preuves à l'appui :

Le Meilleur des Mondes d’Aldous Huxley qui a été écrit autour de 1931, par un homme qui avait vu la Première Guerre et qui, en tant que fils et frère de biologiste, constatait de première main le progrès déshumanisé de la science et les dangers de dérive des théories de supériorité raciale. Pas exactement une position confortable...

1984, a été écrit en 1948, au lendemain de la Deuxième Guerre par George Orwell, un soldat. Blessé à de multiples reprises lors de divers conflits. Et que décrit-il? Une société en guerre permanente...

Fahrenheit 451 de Ray Bradbury est écrit et publié en 1953, en plein milieu de la chasse aux sorcières du maccarthysme, alors que la censure fait rage aux États-Unis. Et de quoi est-ce qu’on parle dans ce bouquin? De gens qui brûlent des livres. Et de la télévision qui abruti les gens...

Finalement, Le Passeur de Lowry a été écrit et publié, en effet, durant une époque tranquille : 1993. Sauf que l’auteure est une femme née en 1937, qui a vu le monde changer lentement et qui s’inquiète pour l’avenir de ses petits-enfants. On repasse pour le confort heureux...

Pour ma part, j'ai l'impression que les adolescents modernes sont nés au milieu de préoccupations écologiques et éthiques, de conflits multiculturels, d'inégalités sociales. Depuis leur plus jeune âge, ils entendent ces questions être sans cesse ressassées, sans que rien ne change. Alors ils se plongent dans des histoires de mondes où les problèmes n’ont jamais été réglés. En espérant peut-être, inconsciemment, que la réalité ne sera jamais aussi sombre que la fiction. 

Ce roman, qui peut convenir aux jeunes et aux adultes, aborde les thèmes de la «guerre» contre la drogue, le mauvais traitement des migrants ou encore du clonage. Ces thèmes sont modernes et très intéressant. Toujours à l'heure actuelle, un nombre incalculable de migrants voyagent dans des conditions médiocres à destination de l'Eldorado. Lorsqu'ils atteignent leur but, ils doivent vivre un choc culturel et subir l'intolérance de certains.  Opium est un lieu fictif mais on s'aperçoit, à certains moments, qu'il ressemble grossièrement au nôtre. Je dis bien «grossièrement» car le clonage est interdit pour raison d'éthique à l'heure actuelle (heureusement!). 

Pour conclure, La maison du scorpion est un récit édifiant qui s'est infiltré dans mon esprit et qui s'y est installé. Il permet d'avoir une certaine réflexion sur un avenir inquiétant. 
Hé ça! C'est ce que j'aime le plus dans la littérature. L'ouverture d'esprit face à l'avenir qui renvoie à un présent «imparfait».