Ô! Lit - Terre - Rature

Ô! Lit - Terre - Rature
Illustration : Sarah Hoscheit

lundi 30 décembre 2013

lundi 23 décembre 2013

La plume de Victor Hugo.

« Ne soyons plus anglais ni français ni allemands. Soyons européens. Mais non, ne soyons plus européens; soyons les hommes. Soyons l'humanité. Il nous reste à abdiquer un dernier égoïsme: la patrie. »

Victor Hugo, Choses vues (1887), dans Oeuvres complètes, Histoire, éditions Robert Laffont, collection Bouquins, 1987, p. 13


Carte drôlatique d'Europe pour 1870 par Paul Hadol.


lundi 9 décembre 2013

La première aventure de Nils Hazard, chasseur d'énigmes.

Marie-Aude Murail, Dinky rouge sangéditions L'école des loisirs, collection Médium, Paris, 1991. 

Illustration : Gabriel Gay

1. Avant la lecture

Avant de commencer la lecture, j'ai observé la couverture du livre. Les couleurs sont très attrayantes. Gabriel Gay, le créateur du dessin de la première de couverture, a certainement voulu illustrer une ville sous l'obscurité de la nuit. Un homme nous tourne le dos. Il semble perdu dans les rues lugubres de la ville. Les couleurs pourraient représenter les lumières. La vie. Peut-être des énigmes... J'aperçois le titre "Nils Hazard chasseur d'énigmes". Ça, pour être du hasard, c’en est! J'observe ce qui suit, à savoir un trait d'union et le chiffre un. J'ai entendu dire que Dinky rouge sang était le premier livre d'une saga de 7 livres.  Voilà certainement l'explication. J'ai fait quelques recherches et effectivement "Nils Hazard chasseur d'énigmes" est une série de livres du genre policier. Voici les couvertures des 6 romans qui complètent la série :

   

   

    
  
    

    

   

Il est indiqué également que l'auteure est Marie-Aude Murail. Inutile de vous rappeler qu'elle est incontestablement une talentueuse écrivaine pour la jeunesse. Elle m'a profondément touchée avec son roman Simple. Vous pouvez (re)découvrir sa biographie dans l'article consacré à ce livre. Cliquez ici. 


En analysant la quatrième de couverture, je vérifie mes hypothèses par rapport au genre. Avec des mots comme "intrigue" ou "détective", mes yeux se figent et je crains le pire... Donc j'ai affaire à un roman policier. Je fais directement un lien avec les séries policières télévisées qui ne sont pas ma tasse de thé. Je me reprends vite et me dis qu'il ne faut pas confondre séries TV et littératures policières, je ne peux pas me permettre d'avoir des a priori sur ce genre littéraire alors que je n'en ai quasiment jamais lu. Je me surprends donc à ouvrir ce livre avec beaucoup de curiosité. Peut-être qu'en réalité, je vais adorer l'intrigue et je vais me prendre au jeu des énigmes...

2. Pendant la lecture


Illustration: Jacques de Loustal

Chapitre 1 : Lettre de Nils Hazard à Catherine Roque

" De quel crime Nils s'est-il rendu coupable à l'âge de trois ans? " 

Chapitre 2 :  Frédérique tic tic

" D'où vient cette grimace de peur qui défigure sans cesse le jeune Frédéric Roque? "

Après avoir lu les deux premiers chapitres, je m'étonne à vouloir comprendre pourquoi Frédéric a un tic. Quel est le lien avec le masque antique et le comte Harencourt? Est-ce qu'il y a un rapport entre l'histoire des combles de Nils et du château? Nils Hazard est un personnage intriguant, c'est un homme qui a plus d'imagination que de sensibilité. Il est étruscologue à l'université Paris-Sorbonne. Je remarque directement que c'est l'université que Marie-Aude Murail a également fréquenté. L'auteure parlerait-elle d'un de ses professeurs? Elle a laissé une dédicace au début du roman: pour Alain Lanavère, mon prof. En effet, cela pourrait être une hypothèse. Intriguant, monsieur Hazard l'est mais il est surtout intrigué par tout. Il observe tout ce qui se passe autour de lui par intérêt purement scientifique comme il le dit lui-même. Il se prend pour un détective à la recherche d'indices. Il est prêt à se lier d'amitié, et plus si affinités, avec l'une de ses étudiantes - Catherine - pour résoudre une enquête qui concerne le frère de celle-ci qui a une grimace assez effrayante. Comme Nils pense que chaque chose à une raison d'être, il se lance dans l'aventure. 

Chapitre 3 : Les bijoux de famille

" Pourquoi Paul Duvergne a-t-il disparu en emportant le roi et la reine de son jeu d'échecs? " 

Dans le chapitre 3, il est question de bijoux de famille. Ils représentent en réalité les magnifiques yeux bleus de la famille Duvergne. De génération en génération, ils ont tous hérité d'iris couleur océan. Nils se lance à la recherche de Paul Duvergne, porté disparu. Le point commun entre ces protagonistes est qu'ils sont orphelins et qu'ils ont chacun cherché après la vérité concernant leur origine. Lorsque Nils a un point commun avec l'énigme, cela fonctionne toujours mieux. Tout comme Nils, Paul s'était aventuré dans "les combles" de son histoire pour répondre aux questionnements de son existence. L'inspecteur Berthier pointe le bout de son nez dans cette affaire et en devient spectateur. Le policier est dépassé par les talents de "médium" de Nils qui résout l'affaire très rapidement. Monsieur Hazard se retrouve nez-à-nez avec Paul et comprend pourquoi le bureau du notaire a été cambriolé. Il est à la recherche de la vérité sur sa naissance et il l'a trouvée : il a été acheté! Soudain, il éprouva un sentiment de haine indescriptible. Il pointa son revolver vers le notaire qui entrait dans son bureau. Nils fut interpellé par les yeux bleus du notaire. 

Le notaire serait-il le vrai père de Paul? Qu'en est-il de Frédéric et ses tics? Je me trouve à avoir plein de questions en tête... Je me demande si la folie va s'emparer de Paul ou s'il va accepter l'origine de son existence. Va-t-il laisser son fils jouer aux échecs seul? 

Chapitre 4 : N'importe naouak, n'importe commanche

" Pourquoi François, bon élève de cinquième, s'est-il mis soudain à bégayer? "

Il m'a fallu lire le début du quatrième chapitre pour comprendre que chaque chapitre représentait une histoire énigmatique différente même si elles se succèdent dans le temps. Cette fois-ci, nous avons affaire à un gamin, prénommé François, qui bégaie. Nils est appelé pour résoudre ce phénomène étrange. Monsieur Hazard est étonnant! On le retrouve en tant qu'éducateur de rue. Il réussit à donner du courage à François et ses copains pour combattre des chenapans racketteurs qui les traumatisaient. Après cette victoire, François se remit à parler normalement sans bégaiement. 

Mes questions restent sans réponse et se multiplient... Qui est ce personnage qui imagine ce qui se passe dans la tête des autres? Qui est ce détective, plus rapide que la police et qui trouve des remèdes pour les bègues? Médecin, policier, éducateur, historien et étruscologue?
Nils me réserve sûrement encore des surprises pour le dernier chapitre...

Chapitre 5 : Le thé de Marcel et le chocolat de Solange

" Pourquoi Solange est-elle triste chaque fois qu'elle boit du chocolat? "

Pour la fin de l'histoire, Nils Hazard se demande s'il y avait eu un chasseur d'énigmes célèbre avant lui. Il évoque Marcel Proust et Catherine analyse l'extrait sur la madeleine du premier volume "Du côté de chez Swann" des livres "À la recherche du temps perdu" comme une bonne étudiante assidue. "Monsieur Proust proposait à l'époque l'énigme du bonheur". Catherine en conclu que Nils Hazard, c'est l'énigme de Marcel Proust! La même, à l'envers. L'énigme du malheur...

Marcel Proust, A la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, éditions Antoine Compagne, collection Folio classique, 1988.

Catherine et Nils deviennent vraiment une équipe. Cathie trouve des énigmes et Nils les résout. Dans ce chapitre, ils découvrent que Solange Lacroix, la meilleure amie de Catherine, veut assassiner les deux héros en créant un piège. Ils se retrouvent coincés dans les combles d'une maison située rue du Calvaire. Solange met le feu à la maison par vengeance. En effet, Solange veut tuer Catherine car celle-ci aurait briseé son couple. Solange était amoureuse de Jean-Marie qui a demandé Catherine en mariage... Nils se sauve avec Cathie et lui déclare sa flamme : Je t'aime, prononça-t-il entre les flammes et les débris.

Je me surprends à être déçue de voir le nombre de pages qu'il reste, je ne trouverai pas les réponses à mes questions dans ce livre, c'est certain! Il faudra découvrir les autres volumes pour cela... Dans la dernière scène Nils se confie enfin à Catherine et lui explique pourquoi ce Dinky toy est sur son bureau, l'histoire de son enfance. Le fait qu'il sait depuis longtemps que son grand-père est en réalité un double criminel et que c'est à partir de cette révélation que Nils a eu le goût aux résolutions d'affaires suspectes. L'histoire s'arrête là.


3. Après la lecture

Pour une première lecture policière, je me suis surprise à lire ce livre d'une traite, intriguée par les résolutions des énigmes. Malheureusement, plus j'avançais dans les pages, plus les questions se multipliaient. J'ai été déçue de ne pas obtenir de réponses mais ce qui est sûr c'est que ça laisse un goût de "trop peu" et on voudrait connaître la suite... C'est quand même l'objectif lorsqu'on lance une saga non? Alors pari réussi pour Marie-Aude Murail qui me prouve une seconde fois qu'elle a une écriture incroyable. Elle m'a transportée dans ses deux romans et m'a fait passer des rires aux larmes en passant par la curiosité. Son écriture est particulièrement élaborée, elle utilise des expressions et fait des jeux de mots qui donnent de l'ambiance à ses récits. Dans Simple, on a eu droit aux succulentes expressions du langage imaginé par Barnabé. Ici, j'ai été particulièrement attentive à toutes les expressions qu'elle utilise avec le mot "sang", ce qui rend l'atmosphère sombre. En voici quelques exemples :

- " Ça doit être dans le sang. "

- " Un homme sanguin. "

- " Une fleur rouge sang. "

Le genre policier n'est certainement pas mon genre préféré mais cela m'a fait du bien de découvrir une nouveauté. Le genre policier est souvent étudié en classe et cette saga me semble parfaite pour aborder le thème. J'ai acheté dernièrement L'assassin est au collège, je suis impatiente de découvrir la suite.

mardi 3 décembre 2013

« Où monsieur Pinpin raconte ses histoires drôles et émouvantes. »

Marie-Aude-Murail, Simple, éditions L'école des loisirs, collection Médium, Paris, 2004.
                                           

1. Biographie de l'auteure :

Marie-Aude Murail naquit au Havre le 6 mai 1954 et grandit au sein d'une famille d’artistes. Née d'un père poète et d'une mère journaliste, elle se passionna, dès son plus jeune âge, pour la littérature tout comme l'un de ses frères, Lorris Murail, ainsi que sa jeune soeur, Elvire Murail surnommée Moka. Après avoir obtenu son doctorat en lettres, à l'université Paris-Sorbonne, elle se consacre à l'écriture de ses romans en commençant à écrire pour les adultes. Pourtant c'est dans les récits de jeunesse qu'elle trouve sa véritable vocation. 

Marie-Aude Murail écrit depuis longtemps et cela lui sied. Publiée depuis plus de 20 ans avec une centaine de titres à son actif, allant des contes aux romans policiers en passant par des nouvelles et des essais, elle écrit dans tous les styles. Ses livres sont nommés et primés à d'innombrables reprises. Elle-même a été promue, en 2004, au titre de "Chevalier de la Légion d'honneur" pour l'ensemble de ses oeuvres destinées à la jeunesse.

2. Ma quatrième de couverture :

Barnabé Maluri alias Simple a 22 ans et est "i-di-ot" comme il le dit lui-même. Il n'est pas un jeune homme comme les autres: Il dit "oh, oh, vilain mot" quand quelqu'un jure, sait compter à tout vitesse: 7, 9, 12, B, mille, cent, joue avec des "Playmobil" et des "beaud'hommes" cachés dans des objets et surtout, il a monsieur Pinpin, un lapin en peluche, son allié à la vie à la mort. 

Sa mère est morte et son père s'est débarrassé de lui en le plaçant à Malicroix, un institut pour les fous, mais Simple ne s'y plait pas du tout. Klébert, son frère de 17 ans décide de le prendre en charge. Il trouve des colocataires qui acceptent les deux frères: il y a Emmanuel et Aria, étudiants en médecine; Corentin, le frère d'Aria et son Enzo, étudiant en lettres. Au fur et à mesure de l'histoire, les jeunes commencent à apprécier cette famille originale. Mais la vie n'est pas toujours simple tous les jours avec un déficient mental. Simple a 3 ans dans sa tête, et comme tous les enfants de cet âge, il est toujours prêt à faire des bêtises. 


Il faut pourtant que Kléber puisse mener sa propre vie et poursuivre ses études. Il a l'âge de s'intéresser aux filles et avoir un frère comme Simple dans les pattes tout le temps ne rend pas les choses faciles...

3. Une oeuvre reconnue :

Le livre a rencontré un énorme succès et a touché un grand public. Il est exploité à des fins pédagogiques dans l'enseignement et est recommandé par le ministère de l'Education. Ce roman a obtenu de nombreux prix littéraires, voici la liste:

- Prix SNCF du livre de jeunesse 2005,
- Prix des lycéens allemands 2006,
- Prix Farniente « deux baskets » 2006,
- Prix littéraire des collégiens 2006,
- Prix littérature jeunesse 2006,
- Prix Ados de la ville de Rennes/Ille-et-Vilaine 2006,
- Prix Escapages « ados » 2006,
- Prix Plaisirs de lire 2006,
- Prix des lycéens allemands 2007.

Le livre Simple a été traduit en plusieurs langues et a fait l’objet d'un téléfilm réalisé par Ivan Calbérac, diffusé sur France 2. Le film semble introuvable sur le net. Je me suis rendue à la médiathèque de Verviers et le téléfilm n'est pas mis en vente en Belgique. Je me suis donc contentée de regarder quelques vidéos et les commentaires de l'auteure. Le film semble rester fidèle à l'histoire et aux personnages du roman, mis à part le fait que le lapin est juste animé par Simple et qu'il ne parle pas. L'analyse de l'adaptation cinématographique pourrait faire l'objet d'une leçon en français après avoir lu le livre. Si quelqu'un trouve le film, je suis intéressée...

                             
Extrait du téléfilm Simple réalisé par Ivan Calbérac. 
Tiré du livre Simple (chapitre 2 : où monsieur Pinpin se trouve un terrier pas super).
                      
      Italien             Allemand   
                    



Brésilien        Norvégien




Espagnol :
Catalan           Castillan




Coréen               Hébreu




Néerlandais          Anglais



4. Mon avis

C'est la première oeuvre de Marie-Aude Murail que je rencontre. J'ai souvent entendu parler de son talent et de ses livres. En lisant la quatrième de couverture j'étais un peu perplexe par rapport au sujet. J'ai commencé à lire ce bouquin avec curiosité et beaucoup d'attentes et je n'ai pas été déçue. Quel joli roman sur l'amour fraternel et le handicap! Le thème abordé est délicat mais il prend une autre dimension avec la plume de Marie-Aude Murail. 

Simple est un personnage très intéressant. Handicapé mental, il est bien souvent pénible aux yeux de son entourage, il enchaîne les bêtises, comme lorsqu'il transforme la baignoire en terrain de jeu pour monsieur Pinpin. Et pourtant, c'est un personnage qui inspire la tendresse, on a envie de sourire à chacune de ses nouvelles péripéties qui révèle en fait sa vraie intelligence : une logique à toute épreuve, bien que différente de la nôtre. Ce personnage est drôle mais également touchant : le fait de l'imaginer rejeté par sa famille, par ses colocataires, et même par ses voisins m'a inspiré une profonde compassion. Même si l'on comprend à quel point Simple peut être usant, la réaction du père m'a particulièrement choquée.

Au contraire, le personnage de Kléber m'a montré que la générosité existe encore, que l'on a beau avoir dix-sept ans et être en pleine découverte des relations amoureuses, un frère n'en reste pas moins important, même s’il est débile aux yeux des autres. Kléber m'a beaucoup touchée et m'a donné un bel exemple de courage. Le bien-être de son frère passe avant tout et il est hors de question qu'il retourne à Malicroix. 

En ce qui concerne les autres personnages, ils sont tous plus attachants les uns que les autres. Pour moi, le personnage le plus important de ce roman est monsieur Pinpin qui est la voix de Simple tout au long du roman. Monsieur Pinpin c'est un fou, il pète des gueules! Cette peluche n'est, en fait, que le fruit de l'imagination de Simple. Ce Pinpin prend une grande place dans l'histoire et pointe le bout de son nez à chaque situation cocasse. Même s'il ne parle pas vraiment, Simple lui donne vie. Lorsque j'ai lu le titre du dernier chapitre (où meurt monsieur Pinpin), j'ai eu un pincement au coeur, je sentais une fin lourde et triste. Le petit lapinou avait été jeté aux ordures par la vilaine Béatrice. Le sourire me revint lorsque monsieur Villededieux ramena la peluche. Cette dernière scène est sympathique. Tout le monde est content du retour de monsieur Pinpin. C'est un instant de bonheur dans la simplicité. 


J’ai remarqué que les dialogues sont nombreux. Ceux qui mettent en scène Simple et son lapin en peluche sont tout simplement touchants. Leur façon de voir le monde, à tous les deux, avec leurs 3 ans d’âge mental, est tout à fait unique, tout à fait déjantée et pourtant, tellement sensée.


Mon plus grand plaisir lors de cette lecture a été de découvrir la façon d'utiliser la langue française de Simple. Sans le vouloir, il fait des jeux de mots savoureux et drôles. Il invente même un langage propre à lui-même. Quelques exemples parmi tant d'autres:


- "Il y avait six garettes sur la table, toutes crabouillées" pour "il y avait des cigarettes sur la table, toutes écrabouillées".


- "Gnémongnigni" pour "c'est mon zizi".


- "Vérolaire" pour "revolver" 


- "Vas-y Luia" pour "alléluia".


- "Joyeux quasitonbrouk" pour "joyeux anniversaire".

Alors ce récit aurait pu être grave, avec une ambiance plombée. Et pourtant, c'est un vrai bonheur. D'abord, parce que Marie-Aude Murail imagine une joyeuse bande d'étudiants, que la présence de Simple parmi eux enclenche des situations vraiment comiques. Mais surtout parce que Simple parvient à s’intégrer au sein de la maison, les autres prennent soin de lui, et malgré sa différence, il devient l'un de leurs amis. 

Un très beau roman sur la tolérance et le handicap. Un roman qui ose dire les choses, et qui les dit très bien! Bref, une première rencontre très réussie avec l'écriture de Marie-Aude Murail. Une première rencontre qui donnera lieu à d'autres lectures, c'est certain!



5. Un lien intéressant

Kléber est un adolescent qui se cherche et les relations amoureuses c'est une nouveauté pour lui. Dans sa classe, il a remarqué deux filles qui lui plaisent : Béatrice et Zahra. Kléber est perdu car il est attiré par Béatrice mais il ne sait pas comment s'y prendre pour flirter. 

Dans le chapitre 10 : "où monsieur Pinpin s'entend super bien avec la petite fille sourde", Kléber se réfugie dans le livre de Stendhal "Le Rouge et le Noir", qu'il avait étudié en seconde, pour comprendre comment l'homme séduit sa muse. Comme Julien Sorel, timide et en état d'infériorité, il s'y est pris pour tomber madame de Rênal. Il s'identifie au héro de l'histoire et s'inspire de ses techniques amoureuses pour sortir avec Béatrice mais Kléber se rend vite compte que certaines situations ne sont pas toujours écrites dans les livres et il affronte sa timidité. 


Marie-Aude-Murail insère avec soin des extraits du livre "Le Rouge et le Noir" pour que l'on comprenne que Kléber s'identifie à Julien Sorel et c'est avec un malin plaisir que j'ai découvert les quelques lignes de ce grand classique. 




Stendhal, Le Rouge et le noir, Chroniques de 1830, éditions Hatier Poche, collection Classiques & cie, 2004.

dimanche 1 décembre 2013

Un carnet de lectures...


Introduction:

Ce blog est réalisé dans le cadre du cours de littérature de jeunesse enseigné par madame Centi à la Haute Ecole Charlemagne. Je suis étudiante en deuxième année pour devenir professeure de français dans l'enseignement secondaire inférieur et professeure de français langue étrangère. Ce carnet sera utilisé comme outil de lecture. Je posterai mes lectures et mes analyses et j'attends vos réactions...  Cet espace de liberté va me permettre d'accroître le désir et le plaisir de lire ainsi que de partager des avis sur mes lectures. Ce projet me tient à coeur car je pense qu'il est un instrument de travail très intéressant pour mon parcours en tant que professeure et lectrice. 


Passion. Imagination.

Une définition du carnet de lecture: 


«Il semble bien ici qu'il s'agit de dépasser l'ingestion pour opérer un travail de mastication, coupe, collage, organisation de paroles autour des textes, distribution dans un ordre chronologique toujours perturbé de revenir de transformer et de classer. Il s'agit de faire trace.»

Nathalie Bois, Carnet de lecteur au long cours ou Comment aider un lecteur à construire sa base personnelle de textes?, in Les actes de lecture, n°66, juin 1999.

Les consignes du projet :

Vous devez créer un carnet de lecture/écriture personnel. Celui-ci ne sera pourtant pas privé, en effet les autres étudiants ainsi que le professeur pourront le lire et y inscrire des commentaires.

Ce carnet prendra la forme que vous désirez. Il devra avant tout être utile et fonctionnel ; vous devrez l’avoir rapidement sous la main pendant ou après votre lecture afin d’y inscrire vos notes. Vous veillerez à la qualité de vos écrits (orthographe, vocabulaire, syntaxe, etc.). 

Si ce carnet est un espace de liberté, vous devrez néanmoins: - rédiger des liens, des comparaisons avec d’autres objets culturels (livres, peintures, films...) ;
- des idées de leçon(s) et/ou de séquence(s) (de langue ou de littérature) ;
- des citations qui vous ont inspirées ;
- des hypothèses de lecture ;
- des avis de lecture (en faveur ou contre la lecture de ce roman).


« La littérature anticipe toujours la vie. Elle ne la copie point, mais la moule à ses fins.  » 
Oscar Wilde