Ô! Lit - Terre - Rature

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Illustration : Sarah Hoscheit

mercredi 9 avril 2014

Comment (bien) rater ses vacances (ou pas)

Anne Percin, Comment (bien) rater ses vacances, éd. du Rouergue, 2010.


1. Qui est Anne Percin?



Anne Percin est une enseignante et écrivaine française, née en 1970 à Epinal. De parents vosgiens et ouvriers, elle grandit à Strasbourg, où elle fait ses études de lettres modernes. À 25 ans, elle quitte l’Alsace pour Paris, où elle commence à enseigner le français en collège. Marquée dans l’enfance par la lecture de Colette[1], elle cherche à revenir vivre à la campagne, un rêve accompli en 2003 où elle s’installe avec sa famille en Bourgogne. Là, elle prend le temps de mettre de l’ordre dans ses écrits, dont un journal intime fictionnel écrit à 17 ans, qui va devenir un roman. Ce sera Point de Côté, son premier livre, édité en jeunesse par les éditions Thierry Magnier. Dans les années qui suivent, elle publie des romans pour adolescents avec un succès grandissant, avant d’envoyer en 2009 son premier « roman adulte », Bonheur fantôme, au Rouergue, maison d’édition à laquelle elle est depuis fidèle, en adulte et jeunesse[2].
Illustration : http://i43.servimg.com/u/f43/09/03/31/62/image_10.jpg

2. Mon avis


Comment (bien) rater ses vacances est un livre parmi ceux qui laissent sur le visage un grand sourire même si ça fait des jours qu’on en a terminé la lecture. Juste à l’idée d’en parler, de le faire connaître à d’autres.

À 17 ans, qui ne trouve pas ça naze de passer l'été avec ses parents? Faire de la randonnée en  Corse avec les vieux, non merci! Pour Maxime, le protagoniste, la perspective de ses vacances vire carrément au cauchemar! Sa solution: passer les vacances chez Mamie Lisette. De plus, sa petite sœur inscrite dans une colonie de vacances en Bretagne, il va pouvoir profiter pleinement de toute l'affection de sa grand-mère adorée. Max partage une profonde complicité avec celle-ci:

« - J’espère quand même que tu ne vas pas passer tout ton temps devant l’ordinateur, comme la dernière fois.

- Bof, chais pas, ai-je lâché dans une explosion de miettes de brioche.

C’est alors que Mamie a conclu par ces diplomatiques paroles :

- Bon. Tu feras ce que tu voudras, de toute façon.


Une des raisons majeures de notre parfaite entente, à Mamie et à moi, en dehors de notre goût partagé pour le sarcasme, c’est une aptitude à nous foutre la paix mutuellement. » (p.26)

Plan de ses vacances: bidouiller l'ordinateur de sa grand-mère et chater sur SpaceBook[3]. Le pied! 

« Avec tout ça, je n’avais pas mis les pieds dehors, ce qui répondait pleinement à ma définition d’une belle journée réussie. » (p.28)

En échange des délicieuses crêpes traditionnelles, il daignera quand même sortir de sa tanière et ira cueillir les cerises sur les plus hautes branches pour que Mamie Lisette finisse de préparer ses bocaux de cerises à l'eau-de-vie. Sauf que l’imprévu va s’inviter et les incidents vont s’enchaîner en cascade. Ce qui s’annonçait comme des vacances de rêve à la cool va tourner au plan foireux.

Pour faire face à la situation, Maxime sera bien obligé de sortir de sa réserve, de se frotter aux autres et de prendre les décisions qui s’imposent[4].

« I don’t hate people. I just feel better when they aren’t around. » 
« Je ne déteste pas les gens. Je me sens juste mieux quand il ne sont pas dans les parages. » 

Cette citation de Charles Bukowski, écrivain américain, va a merveille à Max. Contrairement aux jeunes de son âge, c’est un solitaire qui n’a pas une flopée de potes avec lesquels s’égayer bruyamment. Il a une vision de l'humanité, qui est sans doute lucide, mais qui n'aide en rien à la sociabilisation.


« Depuis l’âge de dix ou onze ans, j’ai commencé à m’apercevoir que les filles et les garçons avaient une manière de se tourner autour parfaitement ridicule. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à un début de relation amoureuse s’apparente à une parade nuptiale digne des dindons. On se gonfle les plumes, on se rengorge (pour le mâle), on se tortille du derrière, on roucoule (pour la femelle). On en devient moche, on en devient con(ne), on laisse tomber ses ami(e)s, on prend des airs niais, on rit pour un rien, enfin on ne rit plus du tout. On fait des serments, on les viole, on ment, on se sépare. Au suivant ! Et ça recommence. » (p.37)

Seuls, Kevin et Alexandra ont trouvé grâce à ses yeux et arrivent à s’accommoder de son esprit pessimiste. Et ça lui convient bien ainsi, à Maxime. Deux amis, un ordinateur, une guitare électrique et de la bonne musique. Il n’en demande pas plus.

« Seulement, à vingt et une heures ce soir-là, sur SpaceBook, je n’avais ni recette de moussaka à apprendre, ni leçon d’économie à donner. Pas de trace de ma suffragette sous-cultivée.

Même Alex avait déserté.
On était samedi soir, après tout.
Rien d’autre, dans la communauté virtuelle, que le désolant spectacle des bogosses autoproclamés qui filaient des rencards débiles à des filles qui ne l’étaient pas moins, à grand renfort de Ase soiiiiiiiiiir, jte kiff ou de G troooooop hâte d’y eeeeetre.

Non, je ne les enviais pas. Passer la soirée dans un parking à écouter du rap pourri dans des enceintes hypertrophiées, une main sur la bouteille de Despé, l’autre sur les cuisses d’une fille en mini-jupe assise sur le capot d’une Renault 19 immatriculée dans le 95, merci bien… Malgré tout, je ne pouvais pas m’empêcher de me dire qu’eux, au moins, on ne les emmerdait pas avec leur solitude. Le nombre de leurs amis était inversement proportionnel au nombre de leurs neurones en fonctionnement. Leur life n’avait aucun intérêt, mais eux-mêmes étant intimement persuadés du contraire, ils passaient leur temps sur SpaceBook à se la raconter. De mon point de vue, ils étaient mille fois plus pathétiques que moi. Oui, mais voilà : ce soir-là, j’avais l’impression d’être le seul à le penser. On a beau dire, mais même la misanthropie, ça se partage. C’est toujours plus agréable de se plaindre du monde entier à un pote, que de se lamenter tout seul. Pour critiquer la société, on a besoin d’un public. Parfois, j’en avais un peu ma claque d’être tout seul à avoir raison et à rire de mes blagues en solo[5]. » (pp. 114-p.115)

Au hasard d’une énième visite sur SpaceBook, il reçoit une invitation à rejoindre le groupe d’amis d’une personne inconnue qui répond au pseudo de Pika Schuman et n’a rien trouvé de mieux que de se choisir Pikachu comme avatar. Ce qui, selon Maxime, n’augure rien de bon.

Cependant, il passe outre ses préjugés: il accepte l’invitation, et correspond avec « Pika ». Celle-ci ne se gêne pas de le contredire. Le garçon, qui n’a pas l’habitude qu’on lui tienne tête de la sorte, vacille entre rejet et admiration. Leurs échanges prennent de plus en plus d’importance à ses yeux.

La grande réussite de ce roman réside dans sa restitution juste de l’adolescence contemporaine, de son langage et de ses codes. Les références culturelles et musicales [6] et les clins d’œil [7] en font un récit bien ancré dans son époque et dans lequel les ados devraient se retrouver sans peine.


Comment (bien) rater ses vacances, une lecture coup de coeur que j'ai dévoré d’une traite et dont j'en sors comme d’une virée en montagnes russes, les yeux écarquillés, le sourire aux lèvres et le cœur chaviré :)
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[1] Colette était une écrivaine française. On se souvient d'elle comme une femme libre, sur laquelle les légendes ont fleuri. La romancière en était parfois à l'origine, nourrissant son œuvre par sa vie et ses amours.

[2] D'après l'article :

http://www.librairiedialogues.fr/personne/anne-percin/884280/

[3] Le Facebook populaire remanié par Anne Percin, belle invention. Qui ne va pas sur Facebook de nos jours? Bonne idée pour l'authenticité du personnage Maxime, cela permet de s’immiscer dans son quotidien et de déceler certaines de ses caractéristiques quand il est en contact avec autrui

[4] Maxime va faire preuve d'une grande maturité durant tout le long du récit. Il va sortir de sa tanière et faire face à des situations graves et loufoques. Il vit les événements avec humour et cynisme. Il fait toujours face et s'intéresse à beaucoup de choses. Il veut se faire sa propre idée de la vie. Cette évolution m'a rappelé l'allégorie de la caverne de Platon.  Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés les conditions d'accession de l'homme à la connaissance de la réalité, ainsi que la non moins difficile transmission de cette connaissance.

[5] Pas toujours facile d'être ado... Max n'est pas un jeune comme les autres, et ça ne doit pas toujours être évident de trouver sa place et de trouver des amis qui ont les mêmes centres d'intérêts que lui. 

[6] L'éclectique « fighting playlist » de Maxime est disponible en bonus à la fin du roman. Conseil: écoutez les musiques qu'il propose quand vous lisez le livre, cela permet de se mettre dans son ambiance musicale et de faire la rencontre d'artistes d’antan talentueux.

[7] Un conseil, ne zappez pas les notes de bas de pages ! Les commentaires de Max sont délicieux!

3. Une série


Si comme moi, vous aussi, vous n'en avez pas eu assez, sachez qu'il existe une suite aux aventures de Max.  

Affaire à suivre chers lecteurs...

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 Anne Percin, Comment (bien) gérer sa love story, éd. du Rouergue, 2011.

Anne Percin, Comment devenir une rock star (ou pas), éd. du Rouergue, 2012.


4. Une exploitation pédagogique

4.1 Disciplines et thèmes concernés



Littérature : structure générale, notion de focalisation, figure de style de l’ironie, niveaux de langage.


Psychologie : comprendre et analyser la psychologie narrateur, ses relations familiales et amicales, l’évolution de ses relations à travers le récit et la façon dont il grandit.


Français : s’exprimer à l’oral ou à l’écrit sur un sujet, argumenter et défendre un point de vue.


Culture générale : comprendre les références du narrateur, faire des recherches et présenter ces nouvelles connaissances de manière interactive aux autres élèves de la classe.



4.2 Objectifs


Savoir décrire la structure générale d’un texte. 

Comprendre la notion de focalisation, en relever les caractéristiques dans un texte.

Relever les niveaux de langage dans un texte et comprendre de quelle manière ils sont utilisés. 

Comprendre le fonctionnement des figures de l’ironie. Apprendre à les maîtriser et à les utiliser.

Comprendre et analyser la psychologie du narrateur. Schématiser la façon dont il est lié avec les autres personnages et de quelle manière ces relations évoluent.

Expliquer des passages difficiles, des expressions particulières. 

Comprendre, situer et expliquer l’utilisation des références littéraires, cinématographique et musicales utilisées par le narrateur. 

Discuter, débattre, argumenter par écrit ou par oral les problématiques psychologiques ou philosophiques soulevées dans le roman.

4.3 Compétences

L I R E 

Orienter sa lecture en fonction de la situation de communication:

Repérer les information relatives aux références d'un livre. (Entretien de la compétence.)

Anticiper le contenu d'un document en utilisant ses indices externes et internes. (Certification de la compétence.)

Élaborer des significations:

Gérer la compréhension du document pour:
- Vérifier des hypothèses émises personnellement ou proposées. (Certification de la compétence.)
- Reformuler et utiliser les informations. (Entretien de la compétence.)

Dégager l'organisation d'un texte:

Reconnaître un nombre diversifié de documents en identifiant la structure dominante: narrative. (Certification de la compétence: reformuler l'essentiel d'une histoire en s'appuyant sur le schéma narratif.)

Traiter les unités lexicales:

Comprendre en:
- Émettant des hypothèses sur le sens d'un mot, découvrant la signification d'un mot à partir du contexte. (Certification de la compétence)
- Confirmant le sens d'un mot. (Certification de la compétence)

É C R I R E / P A R L E R

Élaborer des contenus:

Réagir à un document en exprimant son opinion personnelle et en la justifiant d'une manière cohérente. (Certification de la compétence)
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1. Introduction



Induire le titre en fonction de certains thèmes abordés ci-dessous : utilisation de la parenthèse, de l’ironie.

Émettre des hypothèses sur l'histoire grâce à l'analyse du paratexte.

2. Analyse stylistique

Construction et structure

Le narrateur

Qui est le narrateur ? Quel type de narrateur et de focalisation l’auteure a-t-elle choisi ? Pourquoi ?

Le schéma narratif

Introduire le concept de schéma narratif simple.

Demander aux élèves de faire le schéma narratif de ce roman. Le récit est-il aussi simple ? Ce récit fonctionne-t-il vraiment selon ce type de schéma ?

La narration

Comment qualifieriez-vous cette narration ? 
Quel ton est employé ?
À qui s’adresse le narrateur ? 
Quels en sont les indices ? 
(relever par exemple, la note de bas de page, p. 184)

Les niveaux de langue

Induire la notion de niveau de langue.

Demander aux élèves de proposer des exemples de synonymes appartenant aux trois registres, d’abord de manière spontanée, puis en cherchant dans le texte.

Dans quel registre l’auteure place-t-elle son texte ? Relevez des indicateurs narratifs et des mots-clés afin de situer dans quel est le niveau de langage du texte.

En quoi le niveau de langue utilisé est-il cohérent avec le niveau de focalisation choisi par l’auteur ?

Vocabulaire

Les mots que Maxime veut placer : p. 14, "mansuétude", p. 15 "magnanimité" ; que signifient-ils ? Utilisez-les dans des contextes différents.

Que signifient ces termes?
- Diplomatie, syndicalisme, realpolitik. (p.14)
- «Emerger des limbes germaniques.» (p.34)
- «Je sentais déjà leur sollicitude tomber sur nous comme une chape de plomb.» (p. 136)

Imaginez un court texte, une brève situation où vous pourriez les placer, de manière adéquate / de manière décalée.

Les figures de style

La comparaison

- Introduire le fonctionnement de la comparaison.
- Comment l’auteure utilise-t-elle la comparaison ? 
Voir, par exemple, pp. 24, 57. Chercher d’autres exemples.
- Comment la comparaison est-elle liée avec la figure de l’ironie ?

L’ironie

- Introduire la figure de l’ironie 
- Comment est-elle utilisée dans le texte ?
Voir, par exemple, pp. 10/11, 15, 22
- Qu’apporte-t-elle au texte ?
- Voir aussi sous le chapitre "analyse thématique" pour le lien entre l’ironie et l’évolution psychologique du narrateur.

L'utilisation de la parenthèse

L’auteur recourt à de très nombreuses reprises à la parenthèse. Pourquoi ? A quoi servent-elles ? Que permettent-elles de préciser, raconter, ajouter ?

Établir une typologie de son utilisation.

Relever et analyser en particulier les occurrences dans le titre. 
Est-ce habituel, qu’est-ce que cela signale sur le ton du livre ?
Voir aussi les pp. 8, 9, 10,11, 12, 13, 14, 15, 18, 21, 25, 28, 31, 37, 38, 47, 50, 59, 61, 65, 74, 81, 83, 84, 85, 88, 113, 115, 122, 123, 124, 142, 169, 176, 184.

L'utilisation des notes de bas de page

Suivre la même réflexion que pour le point précédent concernant l’utilisation de la parenthèse.
Relever en particulier les occurrences aux pp. 16, 19, 21, 30, 35, 37, 41, 49, 60, 66, 69, 79, 81, 82, 83, 87, 112, 122, 141, 143, 163, 168, 184.

3. Analyse thématique

Contextualisation

Comment une histoire s’inscrit-elle dans l’Histoire ? Quelles sont les références qui la placent dans l’actualité ? Relever en particulier la référence à Amy Winehouse. Le décès de la chanteuse implique que le roman est à présent situé dans un passé très récent. Y a-t-il d’autres références de la sorte ?

Psychologie

Rapport du narrateur avec les autres

Comment Maxime envisage-t-il les rapports entre filles et garçons ? Analyser des passages et montrer comment il utilise l’humour, le deuxième degré et comment sa façon de voir les choses évolue.
Ex. : pp. 37, 38
Observer en particulier :
- sa relation avec Pika : (pp.68, 69, 84-87, 94, 96, 98-99, 101, 113, 125-128, 129-131, 168-172)
- p. 99 : expliquer : «Ca devenait limite inquiétant». Quelle est sa première impression ? Comment la gère-t-il ?
- p. 173 : Qu’est-ce que cela fait à Maxime de voir Pika ? «Je me suis repassé la vidéo en boucle. Le même sourire idiot sur les lèvre.» Qu’est-ce qui a changé, d’abord au niveau de la formulation (aucune insertion ironique), puis au niveau des sentiments / du caractère de Maxime ?
- p. 186 : Qu’est-ce qui a changé ?
- son rapport avec sa grand-maman. Comment décrirez-vous de manière générale le lien qui unit la grand-mère et le petit-fils ? Est-ce habituel ? Comment ce lien évolue-t-il au cours du roman ?
- Comment l’auteur annonce-t-il le malheur qui frappe sa grand-mère ? Quel est le premier signe (nourriture qui brûle dans la cuisine – contraste avec tous les bons petits plats qu’elle lui prépare) ?
- Quel est le rôle de la nourriture dans la première partie (noter un changement à la page 39) ? Comment évolue ensuite son rapport à la nourriture et à la cuisine ? (p. 96-97, 138)
- p. 178 -180 : Décrire le rapport qui lie Maxime et sa Mamie. Relever les indices de leur complicité.
- sa relation avec sa soeur : (pp. 12-17 ; 88-91).
- avec ses amis.
- p. 163 : Expliquer le passage : «Christian avait-il réussi son coup ? (…) Une saleté d’émotion sirupeuse». Comment s’articulent les relations familiales de Maxime ? Dessiner un schéma pour expliquer la situation vue par Maxime avant l’infarctus de Mamie, puis un second pour montrer l’évolution de la situation. Pourquoi, cela représente-t-il un changement important pour Maxime ? Quel type de questions cela l’amène-t-il à se poser et pourquoi ? Quelle sorte d’émotions cela fait-il remonter en lui ? Qu’est-ce que cela nous apprend de nouveau sur son caractère ?

 Émotions/ironie

- p. 60-61 : Comment le narrateur utilise-t-il l’ironie pour masquer ses émotions ?
- p. 62 : Qu’est-ce qui inspire des émotions sincères à Maxime ?
- p. 108 : A quel moment et de quelle manière bascule-t-il ?
- p. 118 : Que s’est-il passé dans les pages précédentes ?
- p. 127 : «Mais moi, est-ce que j’étais prêt à ce qu’on me veuille du bien ?» - mettre cette réflexion en lien avec son utilisation de l’ironie. Que signifie-t-elle ? Cette attitude est-elle courante ?
- p. 164 : Que se passe-t-il au moment où il joue de la guitare ? Qu’est-ce que cela change dans le comportement de Maxime ? Que découvre-t-il ?
- p. 165 : Que fait Maxime ? Que symbolise ce geste ? Que signifie, au fond, cette phrase : «j’ai coupé tout ce qui dépassait» ?
- pp. 165-166 : Expliquer également ce passage : «Qui dira l’angoisse du mouton qu’on tond. (…) dirait mon prof d’économie».

Références culturelles

Le narrateur propose de très nombreuses références culturelles. Pour les apprécier et comprendre leur importance, leur décalage, la source de leur ironie, proposer aux élèves de faire des recherches sur certaines d’entre elles, de les présenter aux autres en les contextualisant puis en expliquant leur rôle dans le texte. Nous vous en proposons quelques-unes, mais d’autres peuvent encore être relevées :
- p. 14 : Le Cri de Munch
- p. 20 : quels auteurs figurent dans la bibliothèque de Mamie Lisette ? De quel type de lecture s'agit-il ? Dis-moi ce que tu lis et je te dirai qui tu es : que révèlent ces ouvrages ? Quels sont les ouvrages qui figurent dans votre bibliothèque ? Que reflètent-ils de votre personnalité ?
- p. 20 : Jimmy Hendrix / Thomas Legrand : qui sont-ils ? Pourquoi le passage de l’un à l’autre est-il drôle ?
- p.27 : Carter
- p.36 : Orange mécanique, Massacre à la tronçonneuse, Saw
- p. 37 : Les Liaisons dangereuses, Don Juan, Valmont, libertinage : quelle est l’image qu’on s’en fait, qu’en est-il en réalité ?
- p. 58 : Caravage
- p. 115 : Référence à Calderon.
- p. 156 : Klaus Kinski, "Aguirre ou la colère de Dieu"
- p. 168 : Mithridate
- p. 168 : "Sur la route de Madison"
- p. 168 : "Harold et Maude"
- Explorer également les différentes références musicales de Maxime : de quelle manière il les utilise au niveau littéraire, au niveau psychologique ?

3. Réflexion/dissertation

- p. 28 : «Or Mamie est comme la plupart des gens : si on les fait rire, ils développent une tolérance hors du commun envers nos petits défauts» ; discuter cette phrase, argumenter.
- p. 74 : inventer des slogans ironiques ou parodier des slogans existants. Utiliser à cet effet des figures de style de l’ironie.
- p. 77 : rédiger une carte postale ou un petit mot parodique.
- p.75 : «Ah, les vieux et leur santé ! Mais au fond en quoi étais-je différent d’eux ? En quoi étais-je différent du chat Hector, pour qui le summum de l’existence, c’était dormir, faire pipi-caca et manger ? Et s’ils avaient raison, les vieux et les chats ? Si tout ce qui comptait, pour s’estimer heureux, c’était de se sentir vivant ?» ; réfléchir et analyser cette question.
- p. 115 : «On a beau dire, mais même la misanthropie ça se partage. C’est toujours plus agréable de se plaindre du monde entier à un pote, que de se lamenter tout seul.», disserter par oral ou par écrit sur la question.
- p.136 : Expliquer la devise de la famille Mainard « Pas bien haut, peut-être, mais tout seul». Retrouver cette phrase dans Cyrano, dans quel contexte est-elle prononcée ? Pourriez-vous la faire vôtre ? Trouver des exemples qui la prouvent ou la contredisent.

www.e-media.ch/documents/showFile.asp?ID=3092

1 commentaire:

  1. "La grande réussite de ce roman réside dans sa restitution juste de l’adolescence contemporaine, de son langage et de ses codes. " : absolument Olivia. c'est aussi pour cela qu'il devrait plaire à ce public.
    De très bonnes idées d'exploitation ! Celles que tu proposes sont intéressantes, variées et prennent tous les aspects du récit en compte. B.

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